On me fait souvent la remarque que je ne réussis pas à parler d’Église sans, rapidement, parler de Foi ; que je ne parviens pas à parler de ses prises de position sans me référer à cette Foi qui nous anime, lien vivant d’une amitié, d’un amour fou, entre le Seigneur et nous. Et cela, ce n’est malheureusement pas assez, il faut toujours aller plus loin, sinon l’on tombe vite dans la vacuité des idées et dans un durcissement de position sans raison, oubliant Charité et Vérité, c’est-à-dire le Christ.
Tout cela, c’est que ce dit encore mieux l’édito de la Lettre du diocèse de Nanterre pour janvier et février 2013, rédigé par Mgr Daucourt qui veut visiblement nous provoquer dans notre hibernation. Ce texte a déjà paru ici ou là sur le net mais, parce qu’il est vraiment bien, profondément vivifiant et juste et qu’il tombe à pic en ces temps de grands débats sociétaux, je le recopie ici.
« Comme évêque, je me demande parfois si certains catholiques ne sont pas des « athées pieux » (phénomène connu en Italie sous l’appellation « atei devoti »). L’athée pieux défend des « valeurs ». Il s’engage généreusement dans des combats pour lesquels il fait référence à la morale chrétienne. Il participe à des rites chrétiens. Mais la question demeure : croit-il que le Christ est vivant, qu’Il nous aime, qu’Il nous sauve, qu’Il nous attend pour une vie éternelle ? Entretient-il une relation avec le Christ ? C’est en tout cela que consiste la spécificité de la foi chrétienne et non pas dans al défense de « valeurs » ou dans la générosité ou dans une morale, toutes réalités que vivent aussi des non chrétiens.